Ce Que Je Fais

Ici c’est le gros bordel où je bazarde tous les machins que je fais (ou presque),
en sachant que ça change constamment (passe-y de temps en temps, c’est souvent mis à jour)

LES TRUCS QUE J’ECRIS

l’Infernale ➤

Ouaip, parce que si tu le veux, tu peux recevoir mes articles dans ta boîte mail (l’Infernale, c’est un genre de blog par mails) 
NO SPAM / ZERO REGULARITE / SUJETS ALEATOIRES

Evidemment qu’on peut pas dépasser ça en claquant des doigts !

Voilà c’que j’voudrais répondre aux personnes tenant des discours culpabilisants.
(Tu sais, ces gens qui te font comprendre que “tu devrais faire mieux que ça”)
En particulier quand ça me fait réellement me sentir coupable (et qu’il me faut des semaines pour arriver à m’en remettre, tellement c’est un point fragile chez moi).

Ces émotions qu’on ne digère pas, ces comportements qu’on ne change pas, ces trucs du passé qu’on ne dépasse pas… (Bref les trucs de l’enfance je te fais pas un dessin)
Je sais pas, mais…
Les épreuves auxquelles sont confrontés les nouveau-nés et les enfants sont les plus dures épreuves qu’on peut connaître dans une vie !
(Moi ça m’semble pourtant logique!)

Et là je ne parle pas d’une « classification des épreuves » basée sur des valeurs ou quoi que ce soit de culturel, en fait je parle d’à quel point on est vulnérable, à tout point de vue, quand on est jeune.

On met notre vie en jeu à chaque instant, à chacune de nos actions. Des choses « minuscules » peuvent nous atteindre au point de détruire notre santé mentale.

J’ai vécu mon enfance comme une guerre, et je pense que de si nombreuses personnesont expérimenté ça aussi : une guerre pour sa survie.

Parce que c’est ce qui était vraiment en jeu lors du formatage éducatif qui allait potentiellement nous permettre de continuer l’aventure : notre survie.

C’est tellement plus relax en tant qu’adulte. Quand tu as eu le temps d’apprendre plein de choses, déjà. Que tu sais mieux comment tu fonctionnes, comment la vie fonctionne, et que tu peux déjà mieux te défendre. Tellement, tellement plus relax.

Quand les gens sont persuadés que
“faire comme eux, c’est bien pour toi”

Evidemment ce que je partage là est aussi et seulement mon point de vue personnel
(Je vais arrêter de le préciser je crois, ça me saoule un peu)

Je me blâme encore souvent de ne pas réussir à dépasser certaines de mes réactions/ changer certains comportements/ digérer certaines émotions, qui me viennent de l’enfance. Me blâmer fait évidemment partie du lot de ces comportements (hahaha). En fait comme tout le monde, j’ai des « up » et des « down », et dans les « down » je me blâme beaucoup. Je sais plutôt bien pourquoi je suis comme je suis (même s’il serait prétentieux de croire que je peux faire la lumière sur absolument toutes les conséquences de mon vécu sur mon psychisme).
C’est pourquoi je m’en veux assez facilement, quand je vois pourquoi je réagis encore « comme ça » à l’heure actuelle : je m’en voulais déjà à l’époque, de n’avoir pas su/pu faire mieux.

Il y a cette idée absurde, comme quoi nos problèmes grandissent en même temps que nous. En gros, que nos responsabilités augmentent lorsqu’on grandit, et que les enfants n’ont que des « petits problèmes » tandis que les adultes ont des « plus grands problèmes ».

Honnêtement ?
J’envisage la fin du monde avec plus de sérénité que je n’ai pu envisager mes 17 années de prison (=cellule familiale).

Regarde un peu ça :
Tu es un explorateur et tu n’as ni outil, ni carte, ni aucune connaissance de ce que tu es censé faire pour subvenir à tes besoins (c’est quoi un besoin ?), et tu es au milieu d’un troupeau de créatures beaucoup plus grandes et fortes que toi qui te bousculent et te piétinent en parlant un langage qui t’est étranger.

En d’autres termes : t’es vraiment dans la merde.
Bref, t’es un bébé humain.

Tu connais des adultes qui font face à de tels problèmes, toi ?
Toi, l’européen, t’en connais beaucoup des gens qui sont envoyés dans l’hyperespace avec juste leur b*** et leur couteau?

Moi pas !

Tu ne seras plus jamais aussi démunis !

Les difficultés auxquelles tu as fait face quand tu étais enfant sont les pires que tu ne connaîtras jamais dans ta vie d’humain.

Evidemment que les émotions que tu as ressenties, durant ces années-là, seront les plus intenses et les plus douloureuses, et les plus difficiles à digérer. (Evidemment !)
Les plus grosses blessures, toujours. Tout te ramène à elles tant que tu ne les as pas digéré, résorbé vraiment.

Il y a des choses que l’on n’a vraiment pas envie d’apprendre à propos du réel.
Il y a des choses que l’on ne veut pas savoir.

J’ai entendu beaucoup de personnes dire qu’elles voulaient revenir à leur « enfance » : je pense qu’elles veulent surtout revenir au moment où elles n’avaient jamais été confrontées aux trucs qui les bloquent en tant qu’adulte.
« Quand je pouvais croire à tellement de choses »

******
Il m’arrive souvent de me remettre en question par rapport à ma capacité à gérer ma propre vie (ou plutôt mon « incapacité », ma faculté que je trouve « pas assez » ceci ou cela). Je me rends compte que j’exige de ma part des choses qui m’ont seulement été mises dans la figure par des personnes au vécu bien différent du mien, et donc aux valeurs et aux priorités différentes.

Non mais ça va, je suis bien alignée dans mes chakras planétaires, on est bon

Beaucoup, beaucoup de pression, dans la canette de soda que je suis.

Moi, je suis seulement contente d’être encore en vie, et d’avoir réussi à vivre jusqu’ici, en pas trop mauvais état.

Et “merde” hein, franchement!

J’étais même pas sûre d’y arriver, et voilà que je me retrouve, depuis plusieurs années maintenant, à espérer de moi tellement plus.  

Une ambition qui me dévore parce qu’elle cache seulement l’envie d’échapper à la réalité.

Comprends-moi bien: c’est pas l’ambition le problème. Je ne voudrais pas nourrir ces idées stupides comme quoi l’ambition cache toujours quelque chose de mauvais et de toxique chez la personne. Ce n’est pas ça. Le problème, c’est que cette ambition est accompagnée d’une envie d’échapper à certains aspects de la réalité, et que ce petit déni a trouvé le bon filon pour rester là : se cacher discretos derrière le rideau de l’ambition, tirant un peu le tissu pour pouvoir se fourrer en-dessous, espérant que personne ne le remarque.

La réalité a un goût particulier. Et si on a envie de ne plus en voir certains aspects, c’est ptète pas pour rien.

Parce que.

Si tu es au courant que le meurtre existe, tu vas peut-être faire des trucs pour apprendre à te défendre : certes. Et tu ne voudras pas « nier » cet aspect du réel, qui te dit que certains gens tuent d’autres gens.
Même que tu pourras regarder des films ou des séries où un meurtre apparaît, sans soucis.
Mais le jour où, concrètement, tu es confronté à la chose, et que c’est toi qu’on s’apprête à tuer…
?
Alors ?
Tu es toujours aussi prompt à vouloir « goûter le réel » ?

Parce que c’est sûr que c’est facile de dire aux gens « ne fuyez pas ce qui est désagréable » et « vous êtes des idiots parce que vous restez dans le déni ». En particulier quand on n’a soi-même jamais goûté les aspects du réel qui sont vraiment dégueulasses.

******

La soupe ça fait grandir (youpi). Maintenant ceux qui viennent te dire que t’es toujours censé boire ta soupe pour grandir et que sinon t’es un peu un naze, sachant que leur soupe est potable, tandis que la tienne a un goût de vomis de chien, excuse-moi mais y a d’l’abus.

Ouais, des fois tu as besoin de te donner l’impression que ton expérience de vie n’a pas tout à fait été du vomis de chien.

Parce que ça te fait des émotions plus… Digestes.

Donc c’est clair qu’à un moment, de toute façon, va bien falloir les digérer, les trucs (enfin perso j’ai pas envie de passer ma vie avec ça sur le ventre).

Mais oui, quand ça te dégoûte vraiment, si ça se trouve ça va te prendre des années avant de pouvoir accepter que « le réel c’est ça aussi ».

Pendant ces années, rien ne va changer dans tes réactions. Et dans tes actions : pas grand-chose non plus. Et tu vas peut-être te persuader que tu mûris, pour ton estime de toi, alors qu’en réalité pas du tout, tu n’apprends rien.

Mais s’il y a bien une chose que j’ai compris (même si je n’ai pas toujours le courage de me le dire à moi-même), c’est qu’on ne peut pas forcer un être humain à avoir envie (d’apprendre).

Parfois, il s’agira d’abord de défendre son droit à ne pas avoir envie.
Son droit à ne pas vouloir, mais à être digne quand même.

Parce que pour tous ceux qui ont été atteint dans leur droit à exister (beaucoup, beaucoup de gens), on doit rappeler que la joie de vivre pour eux n’est pas un choix, c’est un droit qui a besoin d’être défendu.

******

Alors si on pouvait juste dire un peu plus souvent :
« Oui, tu as le droit de ne pas vouloir boire ta soupe de vomi, ton lot quotidien d’émotions chiantes »

Moi je crois que beaucoup de personnes commenceraient à, progressivement, se donner le choix de la boire ou pas.

Et voir le réel tel qu’il est, ou pas.

En étant au courant que c’est normal d’avoir un geste de recul, quand ça fait si mal.

******

Rappelez-vous que tout le monde n’a pas eu à traverser ce que vous avez à traverser.

Vous êtes la seule personne à savoir.

Vous avez le droit de ne pas vouloir.

Votre expérience de la vie n’a marqué que vous.

Et je crois que toute personne qui prétend vouloir donner des conseils aux autres devrait envisager d’en faire son métier (c’est-à-dire, investir de son temps pour apprendre faire ça correctement, avec sagesse).

Et sinon, se taire.

IL SEMBLERAIT QUE LES GENS DU FUTUR NE S’EN SORTENT PAS MIEUX QUE NOUS (ne comptons pas sur eux)

ça c’est son vaisseau spatial, peint par Van Gogh, un pote du Docteur

Depuis quelques semaines, je suis suivie par un docteur
Docteur Who.

-> Si t’as jamais regardé la série, je te fais un topo :

Le Docteur voyage à travers l’univers, toujours accompagné d’une… compagne.

Il en change souvent, parce que les humains ça vieillit et ça meurt, et que lui c’est un alien à apparence humaine qui peut vivre de très nombreuses années. Le fait est qu’il a, du coup, quelques réticences à créer des liens profonds avec ses « compagnes » (la plupart tombent pourtant amoureuses de lui).
Bref.

Le pauvre Docteur ne supporte que très mal la solitude.
Je n’ai tout simplement pas pu m’empêcher de penser :
« DEPENDANCE AFFECTIVE, OH LA LAAAAA ! »

(Déformation professionnelle ?)

Après je me dis :

« Merde c’est qu’un personnage de fiction, heu, va donc balayer sous ta porte, plutôt ! »

(tu sais, ce moment où tu commences une relation de toi à toi sur de mauvaises bases)

c’est quand même pas ma faute si ce rôle lui va
comme un gant

Quand les gens parlent de « vivre en couple » ou « d’emménager ensemble », ça sonne comme étant une grosse étape dans leur relation.

Ça me fait toujours un drôle d’effet de réaliser qu’à mon âge, j’ai déjà vécu avec 4 partenaires amoureux différents (pas en même temps), et je me dis :

« DEPENDANCE AFFECTIVE, OH LA LAAAAAAAA ! »

…Ouais.

Tu vois, le Docteur et moi, on n’est peut-être pas si différents.

…Dans ces discussions de comptoir où ça parle d’emménagement, je me retiens toujours de participer. Pourtant s’il y a bien un domaine dans lequel je commence à accumuler des expériences diverses, c’est bien celui-là !
Syndrome de l’imposteur overload !

Alors la voix me dit : « Oui mais tu n’approfondis rien, tu es comme le Docteur, tu restes superficielle ! » (et là, elle se plante en beauté, donc elle perd toute crédibilité à mes yeux)

Comment une voix interne peut-elle dire un truc aussi faux à propos de soi ?
-> la *CULPABILISATION* (j’t’en reparlerai, d’elle) (paillettes et arc-en-ciel) )

Aaaah ça ferait tellement plaisir de penser que l’humain n’apprend jamais,
mais aussi de préserver l’idée comme quoi les seules relations « approfondies » qui existent sont les couples « mariés jusqu’à la mort ».

Ça serait si confortable.

Mais bref.

Cette série (Docteur Who) me remplit d’une languissante nostalgie, presque de la tristesse, mais allez savoir je l’aime bien quand même. Je rentre tellement facilement en empathie avec ce personnage. Il m’est transparent. Il me fait voir tout le chemin que j’ai parcouru, et me rappelle les états dans lesquels j’ai pu être lorsque j’étais encore désespérément dépendante (dépendante au point d’en désespérer).

En gros, voici son histoire –et son profil psychologique (attention tu peux être spoilé) :

***

L’ÉCHELLE DE DR WHO:

1) « J’ai vu l’ensemble des miens périr dans une guerre, et je n’ai pas pu les sauver. »

2) « Je suis le dernier de mon espèce. »

3) « Les seuls être avec lesquels j’arrive à me lier me ressemblent, mais ne seront jamais vraiment comme moi. »

4) « Je survis à tous ceux que j’aime. »

5) « Je vis au-delà de l’espace et du temps, et souvent j’ai l’impression d’être un dieu mais chut, c’est un secret. »

Donc :

6) « Je m’impose des principes psychorigides »
-> parce que je veux créer quelque chose qui ne s’efface pas avec le temps.  

7) « Je change fréquemment de personnalité »
-> pour tout recommencer à zéro et me donner une illusion de fraîcheur, alors que j’ai l’impression d’avoir déjà tout vu dans ma vie et que je commence à fatiguer d’exister. 

8) « Je veux toujours sauver tout le monde »
-> même si c’est des monstres ignobles et cruels (je ne peux pas m’empêcher de vouloir sauver les gens, leur donner des solutions, quitte à les forcer et aller contre leur volonté). 
-> Complexe du sauveur 

9) « Je n’hésite pas à me mettre en danger afin de sauver le monde »
-> les monde des autres en tout cas, puisque pour le mien c’est foutu

10) « Je suis dépendant de cette intensité émotionnelle »
-> parce que si c’est moins que ça je ne ressens rien, je me sens froid et anesthésié

11) « Je m’arrange pour ne jamais être seul, même si je préfère quand on ne s’attache pas à moi »
-> parce que je préfère aussi ne pas m’attacher aux gens. Quoi, ils m’aiment ?? OUPS ! 

ah c’est vicieux

12) « Je ne peux accepter l’idée qu’on m’aime »

-> donc quand j’ai l’impression que c’est le cas, je détourne l’attention de la personne en face de moi avec moult fanfaronnades et babillages pseudo-scientifiques 

(car c’est de la science-fiction, tout ceci n’est pas réel, donc je fais c’que j’veux)

 

Etc, etc.

Donc,

Docteur Who est un personnage ultra crédible qui a une psychologie toute pétée, et j’ai une idée assez précise de ce qui inspire les scénaristes qui font les épisodes… 

J’aimerais que les séries aussi cultes et internationales aident les gens à mûrir, émotionnellement parlant.

Mais je me demande si, en définitive, elles ne sont pas plutôt condamnées à n’être que le reflet de l’état de la masse qui les regarde.

Je suis toujours fascinée par la capacité des réalisateurs à capter l’état d’esprit d’une société de manière globale (la nôtre actuelle, hein, pas celle des Daleks), afin d’en retranscrire les piliers dans une œuvre populaire.

***

J’avais tant de mal à regarder cette série.

Je sais pourquoi.

Les personnages sont TROP crédibles ! (donc je m’y identifie super vite) 
(même les personnages secondaires!)

(outch !)

Mais je continuerai à la regarder tant qu’elle me laissera cet arrière-goût de tristesse et de frustration, et que je ne saurai pas minutieusement pourquoi (acharnement bonjour).
C’est que, comme dirait le Docteur :

« Je ne résiste jamais au mystère. »

AHAHAHAHAHAHAHAHA

ouais lui aussi c’est un sacré cas
(l’hiver fut long sans internet, c’est moi qui te l’dis)
(quoi, l’hiver est pas finit?!)

 

PS : Si tu as un score de 4/12 (ou +) sur l’échelle de Dr Who, y a moyen que tu apprécies particulièrement de travailler avec moi.
(Et encore, je t’ai même pas dit sur quels critères –inconscients- il choisit ses partenaires !)

PS² : Si toi aussi tu t’amuses souvent à t’identifier aux personnages de séries/films/livres, ça te dit de me faire un mail ?
Pour me raconter quels sont les personnages qui t’inspirent le plus, quels sont ceux qui te troublent le plus, ceux que tu détestent viscéralement, et surtout dis-moi ce que tu détestes chez eux, et ce qui t’inspire chez eux!
Ça m’intéresse non seulement parce que « ça m’intéresse », mais aussi parce que j’écris un roman et que ça pourra peut-être m’aider à faire de meilleurs personnages.

Bisous !

PS³ : mon adresse mail c’est ça, donc : laetitia@lesmondesintérieurs.fr

PS4 : Si le Docteur était mature, il ressemblerait probablement à Face de Boe. Tout compte fait, c’est bien qu’il reste couillon (ça fait de meilleures histoires). Mais nous, nous ne sommes pas des personnages de fiction.
Les meilleures histoires ne sont pas celles que nous aimons vivre, et c’est précisément parce qu’on a détesté les vivre que nous en faisons des légendes et des épopées.
Je dis ça comme ça.

” hey ladieeees “
(c’est lui Face de Boe)

PPPPPS : Pschhhhhiiittttt ! (j’imagine que tu viens d’essayer de le prononcer, et c’est drôle)

[ #Enfants / #Maltraitance / #PN ]

Souris ! Ça ne sera pas compris. Ce que tu veux exprimer. Tu peux sourire déjà, comme si tu étais entendu. Parce que rien de ce que tu veux faire entendre ne sera réellement compris par ceux qui ne l’ont pas vécu. Il faudrait d’abord avoir quelques ressources, dans sa propre histoire, pour pouvoir faire des liens en terme d’émotions.

Or personne, sans avoir vécu CETTE situation, ne peux ressentir le genre d’émotions que tu connais si bien.

Si tu cherches un psy, si tu cherches une oreille attentive, ne te piège pas toi-même en allant chercher chez ceux qui n’ont pas vécu ce que tu as toi-même vécu.C’est l’assurance d’être écouté sans être entendu.

Et tu seras, encore, seul.

Aussi bienveillants que soient tes congénères, tu te croiras seul tant que tu persisteras à chercher dans la normalité quelque chose qui ressemble à ce qui t’a construit.

Tu te heurteras aux réactions de ceux qui n’ont pas guéris encore.Tu te heurteras aux réactions de ceux qui pensent bien faire mais qui ne savent pas.Tu avais raison, tu sais, quand tu étais enfant : il y a quelque chose qui cloche.Et s’ils ont l’air nombreux, les souffrants, les compatissants, sur la toile : tu te rendras compte que dans la vie réelle, ils sont absents.

Comme toi, ils se cachent.Ils ont honte.Ils ne savent pas comment dire.Ils ne savent pas à qui.

Faudrait-il un signe de reconnaissance pour nous, les erronés ?

 

Tu sais, au bout de ce chemin de croix, il y a quelque chose. Quelque chose d’apaisé. Après vient ce qu’on appelle la « reconstruction », qui s’apparente d’après moi beaucoup plus à une « construction » tout court. Et c’est là qu’on découvre réellement ce qui nous a manqué, et pourquoi.

On te dira que c’est très long, la guérison : mais au diable les mesures de temps ! Tu crois encore que c’est une course ? Peut-être qu’il faudrait, quoi, te « préparer » psychologiquement?

Allez, on te la fait plus : tu en as vu d’autres. En fait il te reste l’impression qu’il te faut te préparer au pire.En réalité le pire est derrière toi, et il le sera toujours. Tu as commencé avec le pire. Le reste, maintenant, c’est de la rigolade.

J’exagère ? Tu me crois pas ? Crois bien qui tu veux !

J’en ai entendu des centaines dire que « c’était pas si grave ». J’en ai jamais entendu un seul qui dise : « Je me sentais mieux étant enfant que maintenant. » Pas un seul.Jamais.

Les monstres existent.

Et c’est pas nous.

Alors tu peux bien te responsabiliser autant que tu veux.

Il y a quelque chose qui te rattrapera toujours : le réel. Le réel te dira que t’a tout faux.Que c’est pas ta faute « du tout ». Qu’ils t’ont fait « pour ça ». Né pour souffrir, c’est comme ça que tu es construit. Pas parce que tu bugges « d’office » : tu n’as pas un défaut de fabrication. En fait tu n’es pas défaillant.Il y a des humains qui ne sont pas en enfer comme tu l’es.Certains humains SONT un enfer. C’est leur essence, et tu remarqueras à quel point tu n’es pas vide quand tu comprendras qu’eux, ils le sont réellement. A côté d’eux, tu es plus remplit qu’un lac.

Ils sont vides, de tout.

L’indifférence, c’est quand tu ne conçois pas la possibilité de l’existence de quelque chose.Dans leur délire ils pensent que c’est ce qu’on leur fait, à ces monstres, donc… Ils le font payer.C’est leur monde.On vit dedans comme les enfants du crime.

Alors si tu es fatigué de vivre dans leur royaume, apprend à faire ce qu’il font, en expulsant toi aussi le poison de tes veines.Apprend à redistribuer l’indifférence.

Elle n’est pas à toi.

Elle n’est même pas compatible avec ce que tu es.

Et plus tard

Vraiment plus tard

Tu auras peut-être l’envie de te rappeler qu’ils sont humains aussi.

Mais peut-être qu’il est temps que tu l’oublies un peu.

Tu n’as pas demandé à naître par eux. Tu n’as même pas demandé à naître !

Mais tu as le droit de vivre aussi.

C’est là que je vais voir si la majorité de mon lectorat est engagée, documentée, ou pas

***
Je réagis à la vidéo de Solange qui est sortie dernièrement et qui s’intitule : « J’ai testé les services d’un escort » (ou quelque chose comme ça).

Dedans, elle raconte qu’elle veut avoir recours aux « services d’un professionnels » parce qu’elle réalise que c’est bien souvent elle qui se préoccupe du plaisir du l’autre, et pas l’inverse, et qu’elle aurait envie pour une fois de découvrir ce qui lui plait vraiment à elle.

Pour plein de raisons que je ne prendrais pas le temps de développer ici, je ne suis pas en accord avec sa démarche d’aller voir un prostitué, et je suis en désaccord avec pas mal des choses qu’elle exprime dans cette vidéo.

(Si je ne prendrais pas le temps d’exprimer les trucs qui me font un peu grincer des dents, c’est tout simplement parce qu’Antastesia a déjà fait une vidéo qui exprime exactement la même chose que ce que j’aurais dit (sauf qu’elle le dit mieux):
https://www.youtube.com/watch?v=qhz5fMZ4tEo )

Mais je suis au moins d’accord avec Solange sur un point qui me semble important :
quand on nous a éduqué en tant que femme, c’est difficile de s’intéresser à son propre plaisir, ensuite.

Comme ça m’a un peu foutu les boules, je me suis légèrement envoyé 2 verres de vin, avant d’avoir l’idée lumineuse -vous en conviendrez- d’écrire cet article.

Tu l’auras peut-être compris, je vais parler ici de masturbation féminine, et plus particulièrement de ma propre expérience.

La masturbation féminine est tellement taboue que j’avoue que je ne sais pas comment aborder le sujet (il va bien falloir que je le fasse, au bout d’un moment).

Et en fait il se peut que si ça n’avait pas été si tabou, je n’aurais vu aucun intérêt à en parler, tout comme je ne vois pas grand intérêt de parler de mon expérience avec « le fait de mettre ma langue dans la bouche de quelqu’un d’autre ».

 

Alors qu’en réalité c’est presque pareil : tout le monde le fait, mais personne n’en parle réellement.

La seule « petite » différence c’est que si je dis que j’embrasse régulièrement, on ne me traitera pas de salope.

Franchemeeeent….

Et peut-être bien qu’à force d’être traitée de salope, à un moment je commence à avoir envie que les gens qui le font le fassent en sachant de quoi ils parlent.
L’idée qu’ils puissent être envieux après ça, ça me fait rire (parce qu’ils le sont de toute façon, mais s’ils savaient ce qu’il en est réellement, ils le seraient peut-être encore plus, et ça c’est drôle).

Cet article n’est pas là pour narguer les foules, non. Je dis seulement ce qui peut me motiver et me donner le courage de briser des tabous. Une sorte de… Revanche. Oui, comme un goût de revanche.

Allez go.

***

J’ai toujours tenu ce rôle ambigu de « la meuf coincée » mais qui « se tape tout le monde ». Tant et si bien que mes détracteurs n’ont jamais trop su où donner de la tête et finissent par me coller des étiquettes contradictoires : tantôt frigide, tantôt salope, on ne sait pas trop ce qu’il en est de ma libido et de ma sexualité, mais elles semblent intéresser pas mal de monde.

Ce que je décris est en fait le lot de toutes les personnes qui ont un vagin en 2018 (hélas).

On a à répondre de notre sexualité dans notre apparence et notre façon d’être.
Et même si tout le monde n’a pas eu à en répondre avec la même intensité, on a tous été, à un moment, soit la « frigide » soit la « salope » aux yeux des autres. Voire les deux.

(On peut vraiment pas avoir la paix 2 minutes avec notre corps, quand on a un vagin, hein ?)

Soit c’est sur sa forme, soit c’est à propos de ce qu’on en fait, soit c’est à propos de ce qu’on ressent ou ne ressent pas dedans, et sinon c’est à propos de… ça ne s’arrête jamais.

Bref, le corps d’une « femme » ne lui appartient pas, tout ça tout ça.

Il n’y a pas si longtemps, j’ai vu un film dans lequel le personnage principal était une femme, et c’était un film plutôt mignon à propos d’une histoire d’amour non conventionnelle entre cette même femme et un alien. Ce qui m’a le plus marqué dans ce film (vraiment), c’est la présentation qui est faite de ce personnage féminin. En fait on nous la montre dans sa routine quotidienne, les trucs qu’elles fait tous les jours avant d’aller travailler :

– Trucmuch se fait des œufs brouillés, Trucmuch se brosse les cheveux, Trucmuch se masturbe dans son bain, Trucmuch apporte une partie des œufs à son vieux voisins parce qu’ils sont bons amis, et « oh » il s’avère que Trucmuch est muette mais son ami l’accepte telle qu’elle est… Wait, what ??

Cette femme se masturbe tous les matins ?
Avant d’aller travailler ?

le film c’est “The Shape of Water”

ET ELLE OSE ADRESSER LA PAROLE A QUELQU’UN APRES COMME SI DE RIEN N’ETAIT ?

« C’est sûrement une déséquilibrée, ou une nymphomane, sinon le film n’aurait jamais montré ça », j’ai pensé.
(oui, je l’ai vraiment pensé… #misogynie#facepalm )

Alors j’ai regardé ce film un peu ennuyeux, et plus les scènes passaient, plus je devais bien me rendre à l’évidence : non, le film ne semblait pas vouloir rabaisser cette femme, ou la sexualiser outre mesure, ou même la faire passer pour une malade. Et non, le sexe n’était pas le thème central du film. La scène de la masturbation avait juste été aussi anodine que la scène du brossage de cheveux, juste un truc faisant partie d’une routine pour notre perso principal.

Oh, shit.

Enfin un film qui dit la vérité. (J’étais choquée)

Quand je dis « la vérité », je ne dis pas que toutes les personnes à vagin se sentent obligée d’inclure la masturbation dans une routine quotidienne sticte (non), ni même d’avoir une quelconque routine en fait (sauf sur Youtube, apparemment tout le monde sur youtube a une routine du matin, une routine du soir, une routine de –whatever).

Quand je dis « la vérité », je dis que pour vraiment beaucoup de personnes, la masturbation c’est un truc anodin dans leur quotidien. Le truc, c’est que si ces personnes sont des femmes, alors, il ne faudra pas le dire.

Faut le savoir : « Tu possèdes un vagin, donc, tu as le droit de prendre du plaisir avec, mais pas de dire que c’est le cas, sauf si c’est pour valoriser les quelconques exploits de quelqu’un d’autre. Voilà. Cherche pas la logique, y en a pas, tu fais comme ça, c’est tout ».

Et il se peut que la plupart des personnes à pénis ne le savent pas (ça me fait rire d’imaginer comme ça peut être « le grand mystère », pour certains). Ouais orf, dans mon monde, ça se sait relativement, quand même. Que les femmes se masturbent. En même temps, mon monde est féministe (ça c’est fait).

Venons-en progressivement au sujet qui intéresse tout le monde…

Parce que oui, là, peu importe que l’on soit au courant que « les femmes se masturbent aussi » et que l’on soit « féministe », et d’ailleurs peu importe qu’on l’on soit une « femme » ou un « homme » ou complètement queer, parce que là, j’ai prononcé le mot magique. J’ai dit « masturbation », et j’ai dit que j’allais parler de mon expérience personnelle.

Et là oh my god, tout à coup toutes les oreilles se dressent. J’aimerais vraiment amener l’attention là-dessus, en fait : si « le problème était réglé », alors pourquoi une telle curiosité –encore- au sujet de ce qui se passe chez les autres ?

C’m’on ! Y’a que quand vous étiez très jeunes que vous vous intéressiez à « comment ça fait d’embrasser » et aux témoignages de « ceux qui l’ont fait » ! Quand, vous-même, vous ne l’aviez encore jamais fait, ou que vous ne l’aviez pas fait souvent, ou que c’était assez « osé » d’imaginer que les gens puissent faire ça les uns avec les autres.

Là, c’est forcément la troisième option qui vous tient en haleine : le fait que ça puisse être « osé » d’imaginer que les gens font ça. Parce que je ne peux pas croire que vous ne vous soyez jamais masturbé, ou que ça ne soit pas un sujet anodin quand vous êtes simplement face à vous-même.

(Si c’est pas le cas, alors j’imagine que pour vous la sexualité est un monde fantastiquement mystérieux dont vous ignorez presque tout et qui vous effraye quelque peu, et si vous n’avez pas dépassé la puberté, je dirais que c’est complètement normal et que c’est très bien comme ça.Il se peut aussi que vous soyez ace. (=asexuel) )

Pourquoi ?
Pourquoi c’est encore si « osé » d’imaginer que les gens se masturbent –en particulier les personnes dotées d’une vulve ??

Du coup, venons-en aux fait (vraiment, cette fois), hahaha !

*FLASH BACK DANS MES ANNÉES VIRGINALES, BERCEAU DES TOUTES PREMIERES REVELATIONS VULVESQUES*

Personnellement, la première fois que je me suis masturbé, c’était avec un but bien précis : ne pas prendre le risque d’être ridicule lors de ma première fois « avec quelqu’un ».

Je voulais tout simplement savoir ce que ça faisait d’avoir un orgasme, pour savoir comment moi je réagissais à ça, et mieux pouvoir me contrôler si jamais je me rendais compte que ça me faisait faire un truc ridicule.

Dieu merci, ça me fait pas faire de truc ridicule. (hahaha!)


(En fait j’ai eu cette chance, de m’être très rarement sentie ridicule pendant l’acte. Ces expériences doivent se compter sur les doigts d’une seule main.)

Mais j’avais très peur de ça, parce que je n’avais aucune idée de ce à quoi ça pouvait ressembler.

D’autant plus qu’on nous parle de « perte de contrôle » et de gens qui crient et, en fait, comment faire la part des choses mieux qu’en expérimentant soi-même ?
Enfin je sais pas vous, mais à cet âge-là, les fois où j’avais vu du porno ça m’avait semblé tellement ridicule que je m’étais dit : « Heeeeu d’accord bon, il vaut mieux que je regarde par moi-même comment je fonctionne, parce qu’assurément j’ai aucune envie de m’identifier à ces filles-là, et me dire que je vais réagir comme elles ».

Du coup –au contraire de beaucoup de personnes, peut-être ?- ça n’était pas pour « combler un besoin » ou « évacuer une pulsion » ni même pour « aller à la recherche de mon propre plaisir », au départ.

Je dis bien « au départ », oh.

Parce qu’en fait, si je voulais vraiment savoir comment je réagissais lors d’un orgasme, ou au moins au « plaisir », il allait bien falloir que je parvienne à m’en procurer.

Et donc après moult tentatives j’ai enfin compris (youhou).

Enfin, j’avais découvert UNE façon de s’y prendre. Je me doutais bien qu’il devait en exister beaucoup d’autres. Mais au moins je savais que je ne me rendrais pas ridicule lors de ma première fois.

Comme c’est tout à fait mon style de faire ce genre de truc (esprit scientifique toi-même tu sais), j’ai testé une deuxième fois, pour m’assurer que la première n’était pas juste un coup de chance, et que j’avais vraiment compris comment ‘fallait s’y prendre.


 

omg tout va bien, ça fonctionne!

En fait j’ai tellement bien compris comment fallait s’y prendre que par la suite, chaque fois que j’ai couché avec quelqu’un (bien avant que je ne m’avoue pansexuelle, donc on peut considérer que c’était tous des « hommes cis »), bref : chaque fois que j’ai couché avec un homme ensuite, dans les années qui ont suivis, et que le rapport ne m’avait pas mené encore à l’orgasme, je savais comment faire pour me le provoquer par moi-même, incognito, en donnant l’impression que c’est le gars lui-même qui avait fait ça.

Maintenant je me rends compte à quel point ça ne rendait service à personne !
Enfin, sauf à moi, sur le coup (hahaha !).

Je sais qu’on nous dira que « l’orgasme c’est pas ce qu’il y a de plus important dans un rapport », que « ça sert à rien de chercher à tout prix l’orgasme »,  et patati et patata.

Mais personnellement, si je peux apprécier sans soucis un rapport qui ne mène pas à un orgasme, c’est uniquement parce que je sais que je peux m’en procurer un en 10 secondes, seule, ou grâce à l’autre, et que si je ne le fais pas, eh bien c’est moi qui décide de ça.

Parce que si j’avais compté sur mes partenaires pour découvrir l’orgasme, ça aurait pris vraiment beaucoup de temps avant que je n’expérimente ça.

Beaucoup de temps avant de trouver quelqu’un qui s’y intéresse suffisamment, et de manière suffisamment mature, pour essayer de réellement comprendre comment ça fonctionne chez moi. Quelqu’un dont l’égo n’allait pas se briser à la moindre de mes indications.

Et ça, par contre, j’en avais conscience bien avant ma première fois.

Raison pour laquelle à ce moment-là, j’ai décidé de comprendre moi-même comment me procurer correctement du plaisir, mais aussi comment j’allais pouvoir plus ou moins dissimuler ça à mes potentiels futurs partenaires.
Je ne voulais pas simuler (donc l’idée c’était de ne pas en avoir besoin, et donc de vraiment prendre du plaisir).
Je ne voulais pas être le genre de personne qui « fait semblant » et qui est constamment frustrée.
Ça aurait pu pourrir mes relations, tu vois ?

En tant que « femme », il allait donc falloir que je trouve le moyen de :

1) Ne pas me rendre ridicule, donc contrôler mon image
mais
2) Réussir quand même à me détendre assez pour pouvoir éprouver quelque chose
et surtout
3) Connaître assez bien mon corps pour savoir comment m’adapter à ce que fait l’autre personne, de manière à ce que peu importe comment la personne s’y prend, moi, en tout cas, je prends du plaisir (bon y en a qui rendent la tâche plus facile que d’autres, quand même)
pour
4) Avoir un orgasme au bon moment, ni trop tôt ni pas du tout

Et garantir à mon partenaire une parfaite sécurité pour son égo déjà bien blessé, du simple fait qu’il ait eu le malheur de naître avec un pénis (et l’éducation genrée, blablabla).
C’est ce que je me disais:

“Pour un homme, l’enjeu par rapport à ce qu’il fait durant l’acte est souvent si important, que bien souvent ils ne peuvent se préoccuper vraiment de ce que ressent la personne en face. S’ils le font, ils seront alors souvent à fleur de peau sur ce sujet.”

Sauf s’ils sont –ne serait-ce qu’un peu- féministes.
(Ça, c’est fait)
…Parce qu’alors ils auront pu déjà déconstruire pas mal de trucs sur ce sujet-là, et ils se mettront moins de pression.

La plupart des hommes ne se rendent même pas compte de la pression qu’ils se mettent par rapport au sexe, ils n’en prennent pas la mesure. Ou alors ils se pensent sûrement assez expérimentés pour ne plus avoir à se poser de question, alors qu’en réalité c’est simplement qu’ils auront croisé tellement de femmes qui font la même chose que moi, qu’ils n’auront pas vu la différence entre les moments où c’est eux qui s’y prennent bien, et les moments où c’est leur partenaire qui fait le boulot (tout en leur donnant la sensation que c’est eux qui font le job).
Et là je ne parle que de ceux qui sont un tant soit peu concernés par le plaisir de leur partenaire.

Ce que je suis en train de décrire, c’est la façon dont la masturbation (qui est censé être un truc qu’on fait pour soi, il me semble), a été pour moi beaucoup plus une façon de me permettre d’être « un bon coup pour les autres », qu’autre chose.

Et rentrons dans un domaine plus sombre encore : le consentement.

J’avais une vision complètement biaisée du consentement et de mon droit à dire « non ».

Je ne savais pas, par exemple, que j’avais le droit de dire « stop » en plein milieu de l’acte, et donc d’interrompre l’acte, sans avoir à me justifier. Et que si mon partenaire insistait pour qu’on continue, voire qu’il commençait à me faire du chantage, c’était bien lui, le connard, pas moi. Que je n’avais pas à culpabiliser pour ça.

En réalité jamais ça ne me serait venu à l’esprit, que c’était seulement « possible » de faire ça, et que j’en avais « le droit »… si un de mes partenaires n’avait pas jugé bon de me le dire. Et pour être honnête, j’étais franchement sceptique, sur le coup. Il a fallu attendre que je le fasse et que je constate qu’avec lui ça ne déclenchait pas de 3ème guerre mondiale, pour me dire enfin : « Ah oui d’accord, c’est ok, je peux faire ça. Je peux dire « stop » en plein milieu, j’ai le droit. ».

Donc il faut s’imaginer qu’avant ça, j’ai fait du sexe un nombre incalculable de fois sans en avoir réellement envie à la base. Ou bien je suis restée « jusqu’à ce qu’il finisse », simplement parce que pour moi c’était impensable d’interrompre ce qui avait été commencé.

Et dans ces moments-là, pour ne pas avoir mal, et pour ne pas me faire chier durant l’acte, je peux vous dire que toutes les fois où je me suis masturbée m’ont été d’un grand secours. Pour pouvoir, par moi-même, me débrouiller pour « quand même » y prendre du plaisir.

Préserver l’égo de l’autre. Constamment. Et il fallait donc que je puisse « mettre mon corps en capacité » d’accueillir ce qui lui était fait, et donc de ressentir du plaisir.

Parce que c’est tout ou rien : soit on ressent du plaisir (au moins un peu), soit c’est un vrai sale moment. Mais comme « tous les organes sont à l’intérieur », eh bien ça ne se voit pas. La personne en possession d’un vagin est la seule à savoir, concrètement, ce qu’il en est. Et on peut cacher ce qu’on ressent vraiment.

Et là je ne parle que de personnes pour qui j’avais une attirance voire des sentiments sincères.
(Je n’ai jamais été violée…)

Ça me semble tellement dingue aujourd’hui !

A l’heure actuelle, ce qui me semble impensable, c’est d’accepter de faire du sexe s’il faut que je m’astreigne à « mettre mon corps en capacité de… ». Comme une tâche. Une corvée.

De ce fait, j’ai retrouvé un rapport beaucoup plus sain à la masturbation.

Et peut-être que je parle pour beaucoup de personnes en disant que quand on a un vagin, souvent, « masturbation » ne rime pas vraiment avec « prendre soin de soi ».

On s’étonne après que, même pour ces personnes, ça reste dur d’en parler.

Je pense que la masturbation m’a aidé (assez tôt) à ne pas développer de complexe vis-à-vis du sexe, et à ne pas vivre de trop gros traumatismes.

On est dans une société où la notion de consentement est encore tellement mise au placard que je pense qu’en attendant que les mentalités évoluent, en tant que « femme » il reste important de s’autoriser à explorer par soi-même son propre corps. Ne serait-ce que pour pouvoir se protéger psychologiquement, mais aussi physiquement.

Ce que je dis n’est pas pour passer le message comme quoi :
« C’est OK les hommes, continuez à bafouer le consentement de vos partenaires », mais plutôt pour dire :

« Votre consentement sera surement bafoué si vous avez un vagin, et ces moments seront mieux vécu si vous savez comment fonctionne votre plaisir ».

Mais aussi :

« Il peut être franchement compliqué de faire accepter à l’autre que vous avez envie d’éprouver du plaisir, d’autant plus si vous ne savez pas vous-même expliquer comment ce plaisir fonctionne chez vous. »

Et encore :

« Plus vous saurez comment votre corps fonctionne, plus vous saurez reconnaître quand c’est ok pour vous, et quand ça ne l’est pas ».

On s’imagine qu’un viol est forcément l’horreur absolue (et ça peut l’être), mais on est tellement de « femmes » à ne pas connaître l’existence de la « zone grise ». Celle où on ne saurait dire s’il y a eu viol ou pas.

Cette zone grise, vous la discernez bien mieux quand vous connaissez le fonctionnement de votre corps, mais aussi de votre libido.

Votre corps, vous appartient.

N’ayez plus honte de dire que vous vous l’appropriez, et que vous avez envie de –vraiment- savoir comment vous procurer du plaisir.

Il y a ce mythe, un peu effrayant, qui dit que lorsqu’une femme se masturbe et qu’elle comprend comment se procurer seule un orgasme, alors elle perd l’envie de faire du sexe avec un partenaire du sexe opposé.
 

pas de mains, pas de dédain

C’est faux. o___o 

Elle perd seulement l’envie de faire du sexe avec un partenaire qui ne la prend pas en considération comme une égale (et qui ne s’intéresse pas assez à son plaisir pour mettre l’égo de côté).


 

Parce que personnellement, je n’échangerai pour rien au monde un bon partenaire, quelqu’un avec qui je m’amuse vraiment. Il y a évidemment tellement plus dans cette complicité que dans un acte solitaire.

Bien qu’en fait, ça n’ai vraiment rien à voir.

***

Bref.
Je crois que j’en ai fini -pour cette fois- avec ce sujet hautement compliqué à aborder pour moi (pfiou ! tout ce temps ! il m’a fallu tout ce temps pour en parler ! wtf).

J’ai eu de la chance : je fais partie de ces personnes qui n’ont jamais été violemment abusées au niveau sexuel. Je fais aussi partie de ces personnes qui n’ont jamais eu de gros complexes par rapport à leur corps. Et je fais partie de ces personnes qui ont toujours été plus ou moins épanouies à ce niveau-là. Si par mégarde vous vous surprenez à comparer votre expérience avec la mienne, prenez en compte ces aspects, parce que ça joue évidemment beaucoup dans mon discours.

Bisous !

PS : J’aimerais, pour la réalisation de cet article, faire parvenir mes remerciements à tous les partenaires qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont mis sur la voie de l’acceptation de mon propre plaisir. Avec un clin d’œil tout particulier à l’affreux monstre qui m’a fait comprendre la notion de consentement, et un autre clin d’œil à l’autre monstre grâce à qui je m’autorise à explorer des trucs avec lesquels même mon subconscient –pourtant inventif- ne parvient pas à rivaliser.

PPS : Franchement, après moult relectures de cet article, je me rends compte à quel point il n’y a rien de non-assumable dans tout ça. Mais tu vois, fallait que j’en fasse l’expérience. Que j’écrive sur ce sujet, pour voir ce que ça fait. J’ai vraiment hésité à publier ça, t’sais.
En fait là tout de suite, je crois que je m’en fou o__o (et, c’est chouette).

(j’ai ressorti les vieilles photos, pour cet article…)
(…parce que j’ai la flemme de chercher des images, et puis aussi pour montrer qu’ “être libre de ses attaches” ça ne veut pas dire “renier son passé et son histoire” )

ça c’était mi-août 2015 (j’ai habité 2 mois avec un énergumène)

-19décembre2018-

Ça fait déjà un an que j’ai quitté cette illusion.
Celle qui nous dit que les choses peuvent nous appartenir. Que l’on a un « chez-soi ».

Plus d’adresse, plus de… possession. J’ai largué derrière moi la plupart de mes affaires pour un futur plus prometteur.

Il y a certains objets que je chéris. Mais je sais aujourd’hui que rien ne m’appartient. Tout peut partir.

Tout peut toujours partir, c’est juste une possibilité, que l’on ne peut ignorer qu’au prix de la souffrance et de l’esclavage (moderne).

Ça fait déjà un an et c’est passé si vite.

Je m’accrochais avec fureur à un semblant de… Foyer. Je cherchais la chaleur, et la sécurité. Mais j’aimais la vérité de l’existence plus que ces je-ne-sais-quoi qui fondaient mon identité d’alors.


J’ai cassé tout. Et j’ai choisi avec moi une personne qui casserait tout, car elle ne pouvait faire que ça : posséder (les autres). Et j’ai saisi dans la destruction ma chance de renaître avec plus de sérénité, sur des bases nouvelles, qui seraient plus… intérieures. J’ai payé le prix du corps.

J’ai redouté ce moment presque toute ma vie et pour cette raison, je savais que je ferai tout pour reculer, pour me détourner, pour ne pas voir, pour ne pas faire, et me figer, comme dans une ultime tentative de rendre quelque chose éternel dans un monde ou tout ne peut que s’effriter.

Alors j’ai prévu de saborder l’illusion d’une manière qui ne me laisserait pas le choix. Je l’ai fait à chaque fois que c’était facile, à chaque fois que je ne sentais pas les conséquences, à chaque fois que je me disais : « De toute façon je ne ferais pas face aux conséquences aujourd’hui, mais plus tard ».

Plus tard. Plus tard c’est maintenant. Plus tard c’était 2018. Plus tard c’était janvier. J’ai lancé la bombe dont le retardement ne pouvait être arrêté, pas même par moi. Il allait falloir assumer (pour une fois).

Assumer ce que mon cœur veut depuis aussi longtemps que je me souvienne.

J’ai quitté la maison. La vraie maison, celle que j’avais choisie, construite, façonnée, habitée, qui m’avait apprivoisée. Qui me faisait beaucoup de promesses et qui me laissait entrevoir les possibilités d’autre chose. D’une autre vie que je ne vivais pas. Et je me disais : « Pas encore, mais bientôt ». Je savais que je ne vivrai plus ici.

là où je me sentais chez moi
(heu, 2014, PACES)

Aujourd’hui  j’ai la possibilité de retrouver un chez-moi. Je croyais que c’était ce que je voulais. Que ces mois m’avaient appris à me détacher définitivement de ce que je ne voulais pas, des mauvais côtés de la sédentarité.

Simplement ce soir, je ne suis pas sûre. Je ne suis pas sûre de vouloir posséder à nouveau. Je ne crois pas vouloir avoir un chez-moi à nouveau. Je n’en sais rien. Je n’en connais plus le goût.

Qu’est-ce que ça veut dire « être à la maison » ?

Je n’ai ni famille ni attache. Je construis des choses mais elles ne sont pas à moi. J’ai aimé des gens et j’en aime encore, mais je ne suis pas obligée de les côtoyer. J’habite quelque part mais je ne suis plus chez-moi . En fait c’est une part de mon enfance que j’ai laissé dans cet appartement que j’avais apprivoisé. La salle de jeu.

Je n’aurais plus de salle de jeu désormais.

Le monde est ma salle de jeu.
Et les jouets qu’il y a dedans ne sont plus des objets qu’on achète afin de remplir des cases et des salles. On ne remplit pas ce qui est déjà plein. On aménage, on déménage, seulement c’est transitoire et qui sait si ça ne disparaîtra pas d’ici quelques temps.

je n’ai pas encore digéré ces 3 années de vie commune, mais j’y viens (Troyes, décembre 2016)

Peut-être que je voulais un pied-à-terre.

Je voulais quelqu’un qui soit comme une raison d’être attaché à quelque chose.
Car « on a tous besoin de racine », n’est-ce pas ? Je n’en suis pas sûre.

A quoi sommes-nous réellement attaché ?

Nous nous créons l’impression d’être relié au monde d’une façon qui nous en éloigne.

Je ne suis pas sûre de vouloir un véritable « chez-soi » à nouveau.

La paperasse sera faite, je ferai ce qu’il faut pour vivre dans de bonnes conditions, j’accepterai ce qu’on m’offre parce que j’en ai souvent besoin, simplement…

Il est peut-être temps pour moi de renoncer à certains rêves poussiéreux qui n’avaient comme raison d’être que mes peurs.

Pourquoi pas ne pas savoir.

Établir l’éphémère mais ne pas être dupe.

Et surtout ne jamais oublier quelles sont les vraies « racines ». Celles qui se déploient quand on regarde longtemps quelque chose.

Et que dans l’infinie beauté des reflets du réel on accepte, bien volontiers, qu’il reste exactement ce qu’il est. Libre des attaches qu’on voudrait poser dessus.

Juste.
Comme.
Soi.

C’est là le virage que je sens venir pour 2019.
L’année qui redéfinira le rapport aux choses qu’on ne possédera jamais.
 

2012. (Gibson)

Quand j’en ai entendu parler pour la première fois, j’ai fait un truc comme:
« Quoi ? Moi ?! Mais pas du tout ! J’ai totalement conscience du fait que je me sabote. Wait… what ?! »
L’inconscient se fou totalement de la morale (c’est pour ça que je l’aime bien).

On a –presque- tous en nous quelque chose qui tend à nous saboter.
(Et quand on ne peut pas faire du mal aux autres, on s’en fait à soi-même.)

 

Attend… Pourquoi j’ai une tête de panda?!

« Je ne m’en sens pas capable » ou « Il faut être horrible pour faire ça » (gna gna gna)

Par exemple : avant, j’avais peur de mes rêves mais aussi de leur signification. Ça ne m’empêchait pas de les décortiquer dans tous les sens.

On peut donner 1001 raisons stupides aux choses qui surviennent dans nos rêves, ainsi qu’à nos émotions (surtout celles qui sont désagréables), mais en définitive, ce que j’ai pu observer se résume à ceci :

« Tu n’as pas le cran/ ton éthique t’en empêche/ ton point de vue sur la situation te fait voir ça comme étant horrible. »

Et, ouais: autant te dire qu’il vaut mieux des tripes bien accrochées quand tu commences à comprendre tes rêves et ceux des autres gens. Les rêves comme les cauchemars, d’ailleurs.

On peut tout se permettre quand on est désinhibé. Et si on ne peut pas se le permettre, eh bien on peut quand même : la projection sert à ça.

Ta projection et toi (much love, endless story)
<3

Tu ne peux pas insulter les gens dans la rue ? Tu voudrais bien ?
Déteste ceux qui le font, déteste-les tellement fort (comme ça tu le fais à travers eux).

Tu voudrais parfois tuer tout ce qui bouge ?
Fais-toi courser par un monstre dans tes rêves, tu verras le gros kiff.

Il semblerait que les choses qu’on déteste sont en réalité les choses que l’on aimerait le plus faire/être, mais que pour une raison ou pour une autre, on ne se l’autorise pas. On le bannit.

On y est bichon.
(*Ting !* L’ascenseur est arrivé au dernier étage, les portes s’ouvrent)

Bienvenue dans l’enfer personnel des êtres humains.

On appelle ça :
« Le masochisme refoulé »
(c’est pas beau ça ?)

Il faudrait être fou, n’est-ce pas, pour avoir son propre passe-droit vers l’enfer psychique?

EH BIEN figure-toi que NON : personnellement, je préfère que ça soit conscient.

***

Parfois, quand j’ai une émotion intense et que je ne peux gérer les choses qui en sont la racine, j’entrevois les pires trucs dans mon esprit. J’ai appris à fermer la porte à ça, et à ramener mon attention vers ce que je ressens, vers ma respiration ou autre. Seulement parfois, ça ne suffit pas, parce que j’ai trop de choses à gérer d’un coup.

Et tu sais quoi ?

Pour ces moments-là, j’ai appris à regarder sans détourner les yeux.

C’est horriblement glauque ce que notre esprit peut nous générer comme machins, j’te jure (et si tu suis les actualités ou que t’es féru de films d’horreur alors là c’est surement festival dans ta tête, dans ces moments-là !).

Alors je tourne ça en dérision.

Je regarde et je me dis : « Oh la la, oh pff ! Oh merde c’est vraiment tordu ! Où est-ce que je vais chercher ça ?? »

Magie : je retrouve instantanément une position de recul par rapport à ce qui se passe.

En fait je suis à peu près sûre (pour avoir fait de nombreux voyages en enfer, en accompagnant des personnes ou juste dans mon enfer perso) que les choses que nous refusons de faire avec un pointillisme suspect, ou celles que nous condamnons le plus durement, sont sûrement celles que nous faisons nous-même sans vouloir le voir, ou encore celles qu’on prendrait le plus de plaisir à expérimenter.

Nous ne voulons pas savoir.

Nous ne voulons pas « être comme ci » ou « comme ça ».

On ne veut pas admettre les choses telles qu’elles sont, on veut à tout prix préserver l’image qu’on a de soi.

Mais le but du jeu n’est pas d’adorer son image, c’est d’accepter qu’on est comme on est, et d’apprécier le plus possible les instants que nous vivons.

Et si c’est ça que tu condamnes, si tu as une perception très négative des personnes qui semblent prendre tellement de plaisir à vivre alors que toi tu te fais chier dans ta vie ou que tu vis une existence faite de petits rien (ou de grands tout) autodestructeurs, eh bien…
Pense-y.

Va donc faire un tour dans le placard aux monstres.

En fait les monstres c’est juste toi, en train de kiffer ta meilleure vie, au fond à droite dans un recoin de ta tête estampillé « déni ».

J’espère qu’ils s’amusent bien, parce que c’est là ta réserve de joie de vivre (la fameuse, heu, pulsion de vie…).

On ne sait pas à quel point nos monstres prennent du bon temps à nous torturer de l’intérieur, comme un soulagement quand on gratte un peu trop une piqûre de moustique.Ou peut-être est-ce plus inavouable encore (sû-re-ment).

Si seulement on leur donnait un os à ronger digne de leur enthousiasme, ils cesseraient peut-être de s’en prendre à nous, ou aux autres qui nous entourent.
Quand allons-nous commencer à lever les inhibitions qui nous enterrent ? Lâchons-nous !

Peut-être que c’est juste ça  

Tu m’en diras des nouvelles 

PS: 
so DAAARLING DAAARLING STAAAND BY ME (hahahaha!)
(ne me remercie pas, je sais à quel point tu avais envie d’avoir cette chanson dans la tête <3)

PPS: Des messages cachés. Dans mes mails. Clique sur les images de l’article au cas où, on ne sait jamais 
(à moins que tu ne décides de le dire à quelqu’un, qui se serait abonné à l’Infernale après toi, ça s’ra notre secret (-: )

 

j’avoue, y a d’l’abus

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